Trois questions à Annie Dumont, Cheffe du Service Web et Accessibilité Numérique à l’Université de La Réunion

Quels ont été le ou les éléments déclencheurs qui ont amené à la prise en compte de l’accessibilité numérique dans ton organisme ? 

Une nouvelle gouvernance qui a créé une vice-présidence chargée de l’égalité femmes-hommes et du handicap. Nous avons obtenu à ce moment-là notre premier budget pour des correctifs, et par la suite l’embauche de notre très efficace référent en accessibilité numérique. 

Au quotidien, quels sont les outils sur lesquels tu t’appuies essentiellement ? 

Nous avons un schéma pluriannuel voté en conseil d’administration qui est notre feuille de route. En interne, nous faisons des audits express, sur quelques critères bloquants (contrastes, alternatives à l’image, navigation clavier…). Nous souhaitons mettre en place un outil de diagnostic automatique pour aider nos rédacteurs web. Mais la sensibilisation et la formation à la production de contenu accessible reste la première brique.   

La mise en accessibilité d’un site web peut paraître insurmontable et faire peur à certains. Quels sont selon ton expérience, les 3 conseils à donner à un organisme qui se lance dans la mise en accessibilité de son site ? 

  • Bien choisir son prestataire qui doit avoir la double compétence : expertise de l’outil d’édition et expertise du RGAA. 
  • Miser sur la professionnalisation des rédacteurs, leur montée en compétence : l’accessibilité numérique ne se fait pas occasionnellement 
  • Négocier un budget suffisant : concevoir et développer accessible est peut-être un peu plus cher, mais corriger un site mal conçu peut faire tripler la mise de départ, sans garantir un résultat satisfaisant. 

Je conclurai en disant que c’est normal d’avoir peur. Le chemin à parcourir par rapport à la version en cours est souvent énorme. Mais c’est en s’y frottant qu’on progresse et on a la chance d’avoir une base légale et un référentiel sur lequel s’appuyer.