Les éléments déclaratifs fournissent un premier indicateur, mais cette approche est évidemment insuffisante. C’est pourquoi la Fédération insiste sur la nécessité de se pencher également sur l’effectivité, et avant tout sur les usages.
En avril 2024, le pôle a mené un ensemble de tests d’usage sur des sites susceptibles d’être fréquentés dans différents contextes d’usages, notamment dans l’optique des Jeux Olympiques.
Ces tests permettent d’illustrer les limites d’une approche purement déclarative.
A titre d’exemple, voici trois barrières rencontrées par les usagers qui ne seraient pas pointées dans un audit de conformité :
Site officiel des JO
Le bouton pour arrêter le carrousel se trouve tout en bas du carrousel et nécessite un défilement de la page (scroll) pour la localiser. Le testeur malvoyant ne l’a pas vu.
Handisport
https://www.handiguide.sports.gouv.fr/
Un outil de surcouche a perturbé la consultation pour un testeur malvoyant.
Accor
https://all.accor.com/a/fr.html
Pour les usagers qui visionnent le site sur mobile, les options pour choisir le nombre de chambres et de personnes masquent le bouton « Rechercher ». Le testeur malvoyant n’a pas trouvé le moyen de lancer la recherche et a sélectionné une publicité à la place sans le savoir.
Il est important de replacer l’usager dans l’observation de l’accessibilité numérique
En l’absence d’un observatoire public digne de ce nom, il nous semble important – aussi partiel et limité qu’il soit – de continuer à observer ce que disent les sites web sur leur degré d’accessibilité.
Cependant, il nous paraît essentiel de compléter cette vision normative par :
- Des tests d’usage ;
- Des formations pour permettre aux usagers de monter en compétence pour mieux exploiter les technologies d’assistance et les environnements numériques ;
- Des efforts coordonnés pour inciter une évolution massive de la prise en compte de l’accessibilité dans les produits et services existants et futurs.